Du bon usage d’une médaille…
Porter une médaille n’est donc pas de la superstition. Au Concile de Trente, en 1563,
l’Eglise a fixé le bon usage des images, statues, médailles,
scapulaires, rappelant aux chrétiens que, bien entendu, quand nous
vénérons des images du Christ, de la Vierge et des Saints, nous ne
mettons pas notre confiance dans les images. L’honneur que nous leur
rendons se rapporte à la personne qu’elles représentent.
Chose bien différente de la superstition, laquelle attribue à un objet
un effet occulte, automatique mais vain. La médaille, née de
l’apparition de la Sainte Vierge à Catherine en cette chapelle, n’est
qu’une petite pièce de métal. Elle ne doit pas être considérée par nous
comme un talisman ou une amulette au pouvoir magique, ce qui serait de
notre part vaine crédulité.
Petit mémorial de l’amour de la Vierge, elle nous aide à le garder
vivant dans notre cœur et dans notre esprit, car nous avons la mémoire
courte et la volonté défaillante ! La médaille, rappel de la foi qui
nous est donnée, nous stimule à montrer notre reconnaissance par une
conduite digne d’un enfant de la Vierge Marie.
L’Eglise d’ailleurs bénit ces objets de piété, en rappelant qu’ils ont
pour rôle de nous rappeler l’amour de Jésus-Christ et d’augmenter notre
confiance dans l’aide de sa Mère, qui est aussi notre Mère.
La médaille miraculeuse présente quatre spécificités. D’abord elle a été comme « dessinée »
par la Vierge elle-même ! Celle-ci en effet en a montré la forme ovale,
l’invocation à graver, son effigie à poser sur une face et au revers
les motifs symboliques. De ce fait, la Vierge en a donné le contenu
; le message, explicite et implicite, de sa propre identité, sa
Conception Immaculée, de sa coopération au salut donné par son divin
Fils, et de sa maternité universelle.
Ensuite la Sainte Vierge en a donné le mode d’emploi
: « Ceux qui la porteront avec confiance », on trouve là comme un écho
des paroles de Jésus à la femme guérie après avoir touché son manteau :
« Va, ta foi t’a sauvée ».
Enfin, la Vierge en assigne le but : recevoir de grandes grâces, nous rappelant ainsi la miséricorde de Dieu et la primauté de la vie spirituelle.
La Sainte Vierge attribue à sa médaille une efficacité particulière.
L’Eglise a d’ailleurs toujours admis que l’on attribue à des reliques, à
des statues, à des médailles, à des scapulaires, des miracles. Sainte
Jeanne de Chantal n’a-t-elle pas été guérie miraculeusement en 1618 par
l’imposition des reliques de saint Charles Borromée par les mains de
saint François de Sales ? Saint Maximilien Kolbe, en 1912, n’a-t-il pas
sauvé son pouce droit de l’amputation par l’application d’eau de Lourdes
?
Certes c’est Dieu qui fait les miracles mais Il veut les faire,
quelquefois, au moyen d’objets de piété bien matériels, par
l’intercession de ses fidèles serviteurs, les saints, et sa Mère en
premier ! Le message de la médaille est un appel à la confiance en
l’intercession de la Sainte Vierge. Acceptons humblement de demander
des grâces par ses mains !
Une fulgurante diffusion
Après les apparitions, Catherine connaît sa mission : faire frapper une médaille. Elle la confie au Père Aladel,
lazariste. Pas d’écho. Nommée à Reuilly, un quartier pauvre de Paris,
sœur Catherine se trouve au service des vieillards de l’hospice
d’Enghien. Comme la voix intérieure continue d’insister, Catherine, un
jour s’enhardit : « La Sainte Vierge est mécontente car vous ne
l’écoutez pas » dit-elle à M. Aladel. Saisi par cette admonestation, ce
dernier se décide à agir et, avec l’accord de son supérieur, se rend en
haut lieu. Surprise ! L’Archevêque de Paris, Mgr de Quélen,
ne voit nul inconvénient à faire frapper la médaille demandée par la
Vierge Marie. Il exprime aussi le désir de recevoir l’une des premières.
En février 1832 éclate à Paris une terrible épidémie de choléra,
qui fera plus de 20 000 morts. En juin, les premières médailles
réalisées par l’orfèvre Vachette sont distribuées par les Filles de la
Charité. Aussitôt guérisons, conversions, protections se multiplient.
C’est un raz-de-marée. Le peuple de Paris appelle la médaille de l’Immaculée la « médaille miraculeuse ».
Les miracles provoquent des questions sur l’origine de la médaille. Une
première brochure est publiée début 1834 par l’abbé Le Guillou,
conseiller de l’archevêque de Paris. Enfin, M. Aladel se décide à écrire
: La Notice paraît en août 1834.
Tirée à 10 000 exemplaires, elle s’épuise en moins de deux mois, la
deuxième édition d’octobre disparaît plus vite encore, et la troisième…
En même temps se répandent des relations des miracles obtenus, des
peintures, des gravures et des images qui illustrent l’événement. Mais
sainte Catherine reste dans l’ombre et continue son service incognito. A
sa mort en 1876, on compte plus d’un milliard de médailles.
Les bulles pontificales
En 1835, devant le « succès » de la médaille, Mgr de Quélen décide l’ouverture d’un procès canonique qui est confié au Chanoine Quentin, Vicaire général.
En effet, la reconnaissance officielle d’une apparition se fait
habituellement par l’Evêque du lieu qui doit rencontrer personnellement
le ou la voyant(e). Après quoi, s’il le juge à propos, il poursuit son
enquête et la transmet au Saint-Siège via la Nonciature .
Or dans le cas de Catherine, toute cette procédure s’avère impossible
car Mgr Quentin se heurte à sa volonté de garder l’anonymat et le
silence. Le procès reste donc inachevé. En 1842, à Rome, Alphonse Ratisbonne,
un jeune banquier juif alsacien s’est laissé convaincre par un ami de
mettre la Médaille dans sa poche. Le lendemain, en l’église S. Andrea
delle Fratte, la Vierge de la Médaille Miraculeuse lui apparaît. Sa
conversion soudaine a un immense retentissement. Elle fait l’objet d’un
procès canonique qui sera l’acte le plus officiel en la matière. La
reconnaissance officielle des Apparitions de la Vierge Marie à
Catherine s’est faite… grâce à la médaille elle-même !
En 1854, Pie IX dans la bulle « Ineffabilis Deus » définit le dogme de l’Immaculée Conception.
Il semble faire une allusion voulue à la Médaille Miraculeuse en disant
de Marie qu’elle était « apparue dans le monde, avec son Immaculée
Conception, comme une splendide aurore qui répand ses rayons de toute
part ». En 1894, Léon XIII approuve la messe de la fête Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, composée par les lazaristes. En 1897, Léon XIII accorde le couronnement de « la statue de l’Immaculée Conception dite de la Médaille Miraculeuse ». En 1947, après un procès qui comprend une enquête sur les apparitions, Pie XII déclare Catherine sainte.
Les témoins et …
Parmi ceux qui, les premiers,
éprouvèrent l’efficacité de la foi à travers la médaille donnée par la
Vierge Marie, on peut citer Mgr de Quélen qui, après
une minutieuse enquête sur les faits affirmés, en devient un propagateur
convaincu. Il obtient personnellement des guérisons inespérées.
Le Pape Grégoire XVI a la médaille à la tête de son lit.
En 1833, le P. Perboyre, lazariste, relate la guérison
miraculeuse, attribuée à la médaille, d’un confrère. Une fois arrivé en
Chine, où il mourra martyr en 1839, il distribue beaucoup de médailles
et rapporte de nombreux miracles dans ses lettres.
En 1833, Frédéric Ozanam porte la médaille lorsqu’il fonde à Paris les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.
Le plus enthousiaste encore fut peut-être le Curé d’Ars.
Dès 1834 il fait l’acquisition d’une statue de Notre-Dame de la
Médaille Miraculeuse et la place sur un tabernacle dont la porte
reproduit le revers de la médaille. Le 1er mai 1836, il consacre sa
paroisse à « Marie conçue sans péché ». Il devient un apôtre zélé de la
Médaille, et distribue avec elle des centaines d’images sur lesquelles
il marque de sa main la date et le nom de ceux qui se consacrent à
l’Immaculée.
En 1843, M. Etienne, Supérieur des Lazaristes et des
Filles de la Charité, évoque les apparitions comme source du renouveau
des vocations et de la ferveur nouvelle qui anime les deux familles.
En 1845 un pasteur anglican John Newman, qui portait la médaille depuis le 22 août se convertit le 9 octobre. Il devient prêtre et cardinal.
Les apôtres de la médaille
Sainte Bernadette, à
Lourdes, portait la médaille avant les apparitions de la Vierge, que
l’on raconte à sœur Catherine en lui décrivant : « C’est la même »
dit-elle.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus portait sur elle, au Carmel, la Médaille Miraculeuse.
En 1915 naît aux États-Unis, à Philadelphie à l’initiative du Père Joseph Skelly, l’Apostolat marial avec la Neuvaine perpétuelle de la Médaille Miraculeuse.
Une nouvelle impulsion est donnée à la diffusion de la Médaille Miraculeuse grâce au Père Kolbe.
Ce franciscain, né en Pologne, est ordonné prêtre à Rome en 1919. Il
veut célébrer sa première messe à San Andrea delle Fratte où l’Immaculée
a converti Ratisbonne.
En 1917 il fonde la Milice de l’Immaculée, placée sous le patronage de
la Vierge de la Médaille Miraculeuse, développe un journal marial, « Le
chevalier de l’Immaculée » qui connaît un succès foudroyant. En partance
pour le Japon en 1930, il traverse la France et se rend rue du Bac, à
Lourdes et à Lisieux. Il distribue généreusement des médailles : « Ce
sont mes munitions » dit-il.
Fait prisonnier au camp d’Auschwitz, il meurt martyr le 14 août 1941 en donnant sa vie en échange de celle d’un père de famille.
Aujourd’hui, des
milliers de pèlerins passent rue du Bac chaque année. La multitude
anonyme des apôtres de la Médaille Miraculeuse est répandue à travers le
monde.
source :
http://www.chapellenotredamedelamedaillemiraculeuse.com