Benoit XVI parle aux pèlerins de langue française:
Chers frères et sœurs,
En ce moment, je voudrais surtout rendre grâce à Dieu
qui guide et fait grandir l’Église, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi
de son peuple. Je remercie toutes les personnes qui, avec générosité, m’ont
aidé et m’ont été proches durant mon pontificat.
Ces derniers mois, j’ai senti que mes forces avaient
diminué et j’ai demandé à Dieu de m’éclairer pour prendre la juste décision
pour le bien de l’Église. Je vous remercie pour le respect et la compréhension
avec lesquels vous l’avez accueillie.
Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église par
la prière et la réflexion. En cette Année de la foi, je vous invite à
renouveler votre ferme confiance dans le Seigneur et à vous sentir aimés de
Dieu qui nous a montré son amour infini. Il guide et soutient toujours son
Église.
Ne perdons jamais de vue cette vision de foi ! Que
votre cœur soit rempli de la joyeuse certitude que le Seigneur est proche de
nous et qu’il nous accompagne de son amour !
Je vous salue cordialement chers pèlerins de langue
française, en particulier les personnes venant de France, de Belgique et des
pays francophones qui ont voulu m’accompagner en étant présentes ici ou par la radio
et la télévision.
Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu et
de prier pour les Cardinaux appelés à élire un nouveau Successeur de l’Apôtre
Pierre. Priez aussi pour que le Seigneur l’accompagne de la lumière et de la
force de son Esprit ! Que Dieu vous bénisse ! Merci ».
Texte de sa dernière audience :
«Comme l’apôtre Paul dans le texte biblique que nous
avons entendu, je voudrais remercier tout particulièrement Dieu qui guide
et fait grandir l’Église, qui sème sa parole et donc nourrit la foi de son
peuple.
En ce moment, mon cœur s’élargit à toute l’Eglise à
travers le monde, et je remercie Dieu pour toutes ces «nouvelles» qu’en ces
années de ministère pétrinien j’ai pu recevoir au sujet de la foi dans le
Seigneur Jésus-Christ, au sujet de l’amour qui circule dans le corps de
l’Eglise et le fait vivre dans l’amour, et dans l’espérance qui nous ouvre et
nous dirige vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste.
Je sens le besoin de tous vous porter dans ma prière,
dans un présent qui est celui de Dieu, où je place chaque rencontre, chaque
voyage, chaque visite pastorale. Tout et tous, je vous réunis dans la prière et
vous confie à Dieu : pour que nous ayons la pleine connaissance de sa
volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, et pour que nous
puissions nous comporter d’une manière digne de Lui et de son amour, en portant
du fruit dans toutes nos bonnes actions (cf. Col 1, 0,9 à 10).
Benoît XVI se dit confiant pour le futur de l’Eglise
En ce moment, se trouve en moi une confiance immense,
parce que je sais, nous le savons tous, que la parole de vérité de l’Evangile
représente la puissance de l’Église, c’est sa vie. L’Évangile purifie et
renouvelle, porte du fruit, partout où la communauté des croyants entend et
accueille la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C’est ma
conviction, c’est ce qui fait ma joie. Lorsque, le 19 Avril il y a presque huit
ans, j’ai accepté d’assumer le ministère pétrinien, j’ai toujours cette
certitude qui m’a toujours accompagné.
A ce moment-là, comme je l’ai déjà dit à plusieurs
reprises, les paroles qui ont résonné dans mon cœur ont
été : Seigneur, que demandes-tu? C ‘est une énorme charge que tu
déposes sur mes épaules, mais si tu me le demandes, sur ta parole je vais
lancer les filets, certain que tu me guideras. Et le Seigneur m’a vraiment
guidé, je pouvais sentir sa présence chaque jour.
Ce fut un bout de chemin de l’Eglise qui a comporté
des moments de joie et de lumière, mais aussi des moments difficiles ; je me
suis comme Saint-Pierre et les Apôtres dans la barque sur le lac de Galilée ;
le Seigneur nous a donné de nombreux jours de soleil et de brise légère, jours
où la pêche fut abondante ; et il y eut aussi des moments où les eaux étaient
agitées et le vent contraire, comme dans toute l’histoire de l’Eglise et le
Seigneur semblait dormir.
La barque de l’Eglise n’est pas la mienne, la nôtre,
mais celle de Dieu. Mais j’ai toujours su que dans cette barque se trouve
le Seigneur et j’ai toujours su que la barque de l’Eglise n’est pas la mienne,
n’est pas la nôtre, mais sa barque, et qu’il ne la laisse pas couler. C’est lui
qui la conduit, certainement aussi à travers les hommes il a choisis, parce que
c’est ainsi qu’il l’a voulu. Ce fut et c’est toujours pour moi une certitude
que rien ne peut ternir. Et c’est pourquoi, aujourd’hui, mon cœur est rempli de
gratitude envers Dieu parce qu’il n’a jamais fait manquer à l’Église tout
entière, ni à moi, sa consolation, sa lumière, son amour.
Nous sommes dans l’Année de la Foi, que j’ai voulu
pour renforcer notre foi en Dieu dans un contexte qui semble le mettre de plus
en plus en second plan. Je voudrais tous vous inviter à renouveler la confiance
solide dans le Seigneur, à vous confier comme des enfants dans les bras de
Dieu, certains que ces bras nous soutiennent toujours et sont ce qui nous
permet de marcher tous les jours, même dans la difficulté. Je voudrais que
chacun puisse se sentir aimé par ce Dieu qui nous a donné son Fils et nous a
montré son amour sans limites.
Je voudrais que chacun puisse ressentir la joie d’être
chrétien. Dans une belle prière à réciter quotidiennement le matin, on
dit : «Je t’adore, mon Dieu, Je t’aime de tout mon cœur. Je te
remercie de m’avoir créé, fait chrétien ». Oui, nous sommes heureux pour
le don de la foi ; c’est le bien le plus précieux, que personne ne peut nous
enlever! Remercions Dieu pour cela tous les jours, par la prière et par une vie
chrétienne cohérente. Dieu nous aime, mais attend que nous l’aimions!
Benoît XVI remercie tous ceux qui l’ont aidé, soutenu,
aimé:
Mais ce n’est seulement Dieu que je tiens à remercier
en ce moment. Un pape n’est pas seulement dans la manœuvre de la barque de
Pierre, même si c’est sa responsabilité principale, et je ne me suis jamais
senti seul en portant la joie et le poids du ministère pétrinien ; le Seigneur
m’a entouré de beaucoup de personnes qui, avec générosité et d’amour pour Dieu
et pour l’Église, m’ont aidé et entouré.
Tout d’abord vous, chers Frères Cardinaux: votre
sagesse, vos conseils, votre amitié ont été précieux pour moi ; je remercie mes
collaborateurs, à commencer par mon Secrétaire d’Etat qui m’a accompagné
fidèlement au fil des ans ; la secrétairerie d’État et l’ensemble de la Curie
romaine, ainsi que tous ceux qui, dans divers domaines, sont au service du
Saint-Siège: ce sont de nombreux visages qui ne sont pas connus, restent
dans l’ombre, mais dans le silence, dans leur travail quotidien, dans un esprit
de foi et d’humilité ils ont représenté pour moi un soutien sûr et fiable. Une
pensée spéciale à l’Église de Rome, mon diocèse!
Je ne peux pas oublier mes frères dans l’épiscopat et
dans le sacerdoce, les personnes consacrées et tout le peuple de
Dieu : dans les visites pastorales, les rencontres, au cours des
audiences, les voyages, j’ai toujours reçu beaucoup d’attention et d’affection
profonde, mais moi aussi je vous ai tous aimés, sans exception, avec cet amour
pastoral qui est le cœur de chaque Pasteur, en particulier l’évêque de Rome,
Successeur de l’Apôtre Pierre. Chaque jour, j’ai porté chacun de vous dans ma
prière, avec le cœur d’un père ».
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