Carte peinte par Roselyne Bardet (Reproduction interdite) |
À chaque jour suffit sa peine...
"Comme il vous a chargée de ses âmes, chargez-le de la vôtre,
afin qu'il porte tout lui-même, et vous et votre charge sur vous... Et
pour bien couper le chemin à tant de répliques que la prudence humaine,
sous le nom d'humilité, a accoutumé de faire en telles occasions,
souvenez-vous que Notre-Seigneur ne veut pas que nous demandions notre
pain annuel, ni mensuel, ni hebdomadaire, mais quotidien. Tâchez de
faire bien aujourd'hui, sans penser au jour suivant; puis, le jour
suivant, tâchez de faire de même; et ne pensez pas à ce que vous ferez
pendant tout le temps de votre charge, mais allez de jour en jour
passant votre office, sans étendre votre souci, puisque votre Père
céleste qui a soin aujourd'hui, aura soin demain et passé demain de
votre conduite, à mesure que, connaissant votre infirmité, vous
n'espérerez qu'en sa providence".
Lettre à la prieure du Carmel de Chartres, été 1620 (XIX, pp. 300-301)
La sainteté est de vouloir ce que Dieu veut...
Il ne faut pas juger des choses selon notre goût, mais selon celui de Dieu. C'est le grand mot: si nous sommes saints selon notre volonté, nous ne le serons jamais bien; il faut que nous le soyons selon la volonté de Dieu. Or, la volonté de Dieu est que, pour l'amour de lui, vous fassiez librement ainsi: que vous aimiez franchement l'exercice de votre état. Je dis que vous l'aimiez et chérissiez, non point pour ce qui est extérieur et qui peut regarder la sensualité en elle-même, mais pour l'intérieur, parce que Dieu l'a ordonné, parce que, sous cette vile écorce, la sainte volonté de Dieu s'accomplit. Mon Dieu, que nous nous trompons souvent! Je vous dis encore une fois qu'il ne faut point regarder à la condition extérieure des actions, mais à l'intérieur, c'est-à-dire si Dieu le veut ou ne le veut point.
Lettre à la Présidente Brûlart, septembre 1606 (XIII, p. 214)