mercoledì 13 dicembre 2017

5 choses à savoir sur le diable pour ne plus en avoir peur

 



La peur du diable : pour ne plus trembler face au démon, Gilles Jeanguenin, Éditions Emmanuel, mai 2017, 12 euros.

Après la polémique suscitée autour des propos du supérieur général des jésuites, considérant Satan comme un "symbole", une mise au point s’impose. Le diable existe-t-il ? Quelle est la part de vérité dans l’arsenal des représentations terrifiantes issues du Moyen Âge qui hantent aujourd’hui encore l’imaginaire collectif ?

Le père Arturo Sosa a affirmé, dans une interview accordée le 31 mai au quotidien espagnol El Mundo, que Satan était « une figure symbolique » créée par les hommes. Le pape François au contraire soutient que le diable n’est pas une simple vue de l’esprit : « On a fait croire que le Diable est un mythe, une image, l’idée du mal. Mais le Diable existe et nous devons lutter contre lui. » Dans son récent ouvrage La peur du diable, pour ne plus trembler face au démon, le prêtre exorciste Gilles Jeanguenin décortique le syndrome de la peur du diable pour inviter le lecteur à un travail de discernement spirituel et à la confiance en Dieu.

1- Faut-il avoir peur du diable ?

Le diable existe réellement comme l’enseignent les Écritures : « Par la jalousie du diable, la mort est entrée dans le monde » (Sg 2, 24). Le Prince des ténèbres est présent dans le monde depuis sa rébellion contre Dieu, mais il n’a comme pouvoir que celui que nous lui donnons. La peur est l’émotion la plus forte et la plus ancienne que connaisse l’humanité. Elle sert de signal d’alarme dont la fonction est d’attirer l’attention sur la présence d’un danger. La peur, émotion saine au départ, devient malsaine lorsqu’elle fait l’objet d’une fixation durable (obsessions et phobies). Bien souvent le sentiment de culpabilité engendre l’angoisse et devient le terreau fertile où la peur du diable s’enracine et se développe. Pour l’auteur habitué à rencontrer des personnes obsédées par le mal, il est possible de guérir de ses peurs en restaurant la confiance, en nous, en autrui, en Dieu.

2- L’imaginaire démoniaque est en grande partie issue du Moyen Âge

La peur paralysante du diable remonte au Moyen Âge. Au cours des XIe et XIIe siècles, le démon quitte l’abstraction théologique pour se transformer en un monstre laid, grotesque et ridicule inondant l’iconographie et l’architecture chrétiennes dans le but d’imposer un certain ordre moral et la crainte de l’enfer. Les innombrables fléaux, s’abattant sur l’Europe du XIIIe au XVIIe, contribuent à créer une véritable psychose collective et à exacerber des superstitions profondément ancrées dans les esprits des fidèles tétanisés par l’angoisse eschatologique. En effet, en temps de guerres, de famines, de misères, les pauvres gens, réclamant des responsables, s’en prennent au diable et à tous ceux par qui ils pensent que le mal arrive : les femmes, les lépreux, les sorciers, les étrangers… Les bûchers et la « chasse aux sorcières » servent alors de pédagogie de masse pour renforcer la cohésion sociale. L’obsession fanatique du diable est entretenue par les clercs et les tribunaux laïques qui, en voulant ramener les égarés au sein de l’Église, ont fait, sans le savoir, le succès et la popularité du diable et, du même coup, ont accru l’angoisse chez les croyants.

3- Quels sont les pouvoirs réels du démon ?

Le grand vainqueur de la période sanglante des guerres de Religion est sans aucun doute Satan lui-même qui a vu avec délectation la haine des hommes travailler à son profit. Mais en réalité le Malin n’a que très peu de pouvoir : il se sert de la crédulité, du doute des croyants et des sceptiques qui le flattent par le témoignage d’un si vif intérêt. Le premier ressort dont il dispose est le pouvoir de fascination qu’il exerce sur les personnes désespérées. Aujourd’hui sur fond de crise d’identité religieuse, les médias surfent sur la fascination et l’engouement malsain pour le monde diabolique, ce qui ne fait qu’accroître les peurs. Autre ressort : la tentation ; la figure de Satan captive parce qu’elle incarne tout ce que l’homme rêve de posséder : pouvoir, gloire, jouissance, richesse, réussite matérielle… Le démon peut agir sur l’imagination ou sur les sens mais il n’a aucun pouvoir sur la liberté. Il peut influencer un raisonnement, ou affaiblir la volonté mais il lui est impossible de prendre le contrôle du cerveau ou de pénétrer l’intime des pensées.

4- Les antidotes contre la peur du diable

Dans son ouvrage, l’exorciste délivre des antidotes pour se libérer des peurs du diable : « C’est grâce au rire, à l’humour, à la dérision, mais surtout grâce à la confiance que nous parviendrons à apprivoiser nos peurs et à retrouver la joie du cœur et de l’esprit. […] Retrouver la confiance en soi, en l’autre, en Dieu, c’est le baume dont nous avons tous besoin, dont a besoin notre société pour repartir courageusement et regarder vers l’avenir avec plus de sérénité. » Rien de tel que l’humour pour « exorciser » les peurs, oublier les angoisses et se redonner du courage. Celui qui sourit de ses propres faiblesses reconnaît alors ses limites et se libère du poids de l’anxiété. Les démons ne s’en prennent qu’à ceux qui les craignent ; s’ils nous épouvantent c’est parce que nous leurs avons accordé trop d’importance. Pour ne pas avoir d’ennui avec les démons, il faut les mépriser, les ignorer.

5- « Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19)

Mais en définitive, le seul et unique rempart contre le démon est Jésus-Christ. En revêtant notre humanité, le Verbe a fait Lui-même l’expérience de l’angoisse et de la tentation. Par amour, Jésus ne s’est pas soustrait à la peur et l’a éprouvée sous toutes ses formes : incompréhension, solitude, abandon, trahison, angoisse de la mort. En se rapprochant de Jésus, en le rencontrant intimement, il est possible de contrôler ses émotions et ses peurs, car la confiance que Dieu inspire permet de vaincre toute forme d’anxiété. La confiance découle de la certitude d’être aimé : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte implique un châtiment, et celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour » (1 Jn 4, 18).


Pour en finir avec la peur irrationnelle du diable, nous pouvons lire ce beau poème de sainte Thérèse d’Avila et raffermir notre confiance en Dieu :
« Que rien ne te trouble,
Que rien ne t’épouvante,
tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout ;
Celui qui possède Dieu
Ne manque de rien :
Dieu seul suffit. »

Clotilde Rudent | 10 juillet 2017 pour Aleteia


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