domenica 5 dicembre 2010

Une fausse humilité

« Un solitaire, qui faisait paraître une profonde humilité, vint un jour chez l'abbé Sérapion. Ce bon vieillard l'invita, selon sa coutume, à offrir avec lui sa prière à Dieu. Mais le solitaire lui répondit qu'il avait commis tant de péchés, qu'il s'estimait indigne de cet honneur, et même de respirer l'air qu’il respirait. Il ne voulut aussi s'asseoir qu'à terre, et non sur le même siège. Il fit encore plus de résistance quand on voulut lui laver les pieds. Enfin, lorsqu'ils furent sortis de table, Sérapion, lui ayant fait quelques remontrances avec toute la douceur possible, s'aperçut de l'effet négatif que celle-ci avait fait sur son interlocuteur. 
- Eh ! quoi, mon fils, lui dit alors le sage vieillard, vous disiez, il n'y a qu'un moment, que vous aviez fait tous les crimes imaginables ; d'où vient donc qu'un simple avertissement, qui n'a rien d'offensant, et que vous devriez même recevoir comme un gage de ma tendre affection, vous contriste si fort ? Je vois même éclater sur votre visage le chagrin, le dépit, et l'indignation la plus étonnante ! Avouez-le, mon frère, vous attendiez l'éloge de votre humilité apparente ; vous auriez été fort content si je vous eusse répondu par ces paroles du livre des proverbes : Le juste commence son discours par s'accuser lui-même
 La vraie humilité ne consiste pas à s'imputer de grands crimes, auxquels personne ne croira, mais à souffrir en paix et à savoir supporter les injures qu'on nous faites, même celles qui sont sans aucun fondement ».

Tiré de la Vie des Pères du désert

 

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